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Histoire de l'ANBEF

De 1918 à 1943

De 1944 à 1968

De 1968 à 1993

De 1993 à aujourd'hui

 

Les 25 premières annèes : de 1918 à 1943

En juillet 1918, les enseignantes d'économie familiale du Nouveau-Brunswick participaient à Fredericton à un congrès spécial de 4 jours qui se tenait à l'École normale provinciale. À la toute fin de cette activité, les enseignantes se sont réunies dans l'une des salles de classe pour se pencher sur la possibilité de créer une association provinciale.

À peine quinze ans plus tôt, les professeurs de sciences domestiques de l'Ontario avaient créé une organisation de soutien pour les enseignants "d'éducation manuelle" à la demande du ministère provincial de l'Éducation. Plus à l'ouest, en 1911, l'Association du Manitoba pour l'économie familiale était mise sur pied pour établir des liens entre les divers professeurs d'économie domestique de cette province.

Au sud, la American Home Economics Association était créée en 1910 comme suite à une conférence sur l'économie domestique qui s'est tenue à Lake Placid, New York, en 1899.

Les professeurs d'économie familiale du Nouveau-Brunswick ont été parmi les premiers en Amérique du Nord à ressentir la nécessité de créer une organisation pour les professionnels de ce domaine et à prendre des mesures en ce sens.

C'est Mlle Ethel Swanson qui agissait à titre de présidente lors de la réunion organisationelle qui s'est tenue à Fredericton en 1918. Après qu'elle eut expliqué le but de cette réunion, Mlle Gladys Borden de Sackville a animé une brève discussion. Mlle Swanson a alors abdiqué son poste de présidente pour la période des mises en candidature, qui a été présidée par Mlle Peacock. Voici la liste des personnes qui ont été élues :

Présidente honoraire : Mlle Jean Peacock
Présidente : Mlle Ethel Swanson
Vice-présidente : Mlle Margaret Burgess
Sécrétaire : Mlle Sadie M. Barnett

Il a été décidé que la nouvelle organisation serait connue sous le nom de New Brunswick Home Economics Association et que la première réunion de l'Association se tiendrait en août, pendant le congrès des enseignantes et des enseignants des Maritimes. Au cours de la première réunion de l'Association à l'école Aberdeen à Moncton, un mois plus tard, Mlle Barnett démissionnait de son poste de sécrétaire et était remplacée par Mlle E. Reed, les cotisations étaient établies à 25 cents, le nombre de membres en règle était de douze, et un programme scolaire était élaboré pour l'ensemble des enseignantes et des enseignants de la province. Au terme d'une discussion présidée par Mlle Borden, l'Association convenait d'adopter le programme scolaire suivant :

Sept. et oct. : Le cannage Comment faire un peu de confitures
Nov. et déc. : La cuisson du pain Concours : Utiliser des bulletins de 5 cents Gâteaux du temps de guerre et bonbons au sucre pour Noël
Janv. et fév. : Recettes du temps de guerre Substituts pour les viandes, etc. Service des repas
Mars et avril : Soins infirmiers et travaux domestiques
Mai et juin : - Couture pour la Croix-Rouge Jardinage

L'Association a vraiment prospéré au cours des six années suivantes. Lors de l'assemblée annuelle de 1921, les cotisations sont passées de 25 cents à 1 dollar. L'année suivante, seize membres participaient au congrès au Saint John High où un comité de quatre était formé pour rédiger une constitution; en outre, le programme de cours pour les écoles, élaboré pendant la réunion organisationnelle, était adopté. Selon le procès-verbal de cette réunion, en 1922, les membres se sont penchés sur la possibilité de «prendre les moyens nécessaires pour s'affilier à la American Home Economics Association».

Le premier bulletin de l'Association voyait le jour en novembre 1923, et un Comité de bibliothèque ainsi qu'un Comité des membres étaient créés. Parmi les conférenciers qui ont été invités aux diverses assemblées annuelles, on peut noter Mlle Coss, qui a parlé du développement de l'économie familiale aux États-Unis, Mlle Inch, qui a parlé de l'organisation et de l'administration agricole dans l'État de New York, Mlle Nutter, du ministère de l'Agriculture, Mlle Broach, du Québec, et Mlle Mary Henley Brown, directrice de l'économie familiale à Summerville, Massachusetts.

Jusqu'en 1924, l'Association a joué un rôle important en créant des liens entre les économistes familiales dans la province. Mais après l'assemblée annuelle de cette année-là, elle est devenue inactive. Selon le procès-verbal, l'Association avait de la difficulté à trouver une date pour l'assemblée annuelle qui convienne à tous ses membres. En tant qu'enseignantes, les membres de l'Association devaient assister à toutes les réunions du congrès annuel de l'Association des enseignantes et enseignants du NB. Tenir des réunions supplémentaires aurait été épuisant pour les membres. Pendant les vacances d'été, un trop grand nombre de membres étaient à l'extérieur de la province. Mlle Inch a alors proposé que la réunion suivante se tienne pendant les vacances de Noël. La motion a été adoptée mais la réunion ne s'est jamais tenue. Les archives indiquent que la réunion annuelle suivante s'est tenue 17 ans plus tard, le 17 avril 1941, au Fredericton High School.

ENSEIGNEMENT PROFESSIONEL : Pendant tout ce temps, l'enseignement professionnel au Nouveau-Brunswick se taillait une niche. En 1917, un comité avait été établi pour étudier les besoins d'enseignement professionnel dans la province. Après avoir visité divers centres en Amérique du Nord où l'enseignement professionnel faisait partie des programmes d'études secondaires, le comité a recommandé un système d'enseignement professionnel au gouvernement provincial. La Loi sur l'enseignement professionnel au Nouveau-Brunswick a été adoptée en 1918, et les gourvenements fédéral et provincial mettaient à la disposition des enseignants un fonds pour payer leurs salaires et l'équipement nécessaire dans les écoles. On a alors organisé les premiers programmes d'enseignement professionnel et, en 1920, il y avait 52 étudiants de jour dans le cours d'agriculture et d'économie familiale à l'école professionnelle du comté de Carleton à Woodstock.

L'adoption de la Loi canadienne d'enseignement technique en 1919 a apporté l'aide fédérale grandement requise, et c'est ainsi que l'élan s'est maintenu pour le développement de l'enseignement professionnel dans les écoles de la province. En 1922, le ministère de l'Éducation nommait son premier directeur de l'enseignement professionnel, M. Fletcher Peacock. Avec la construction du Fredericton High School en 1924 et de l'école professionnelle de Saint-Jean en 1926, le nombre d'installations offrant des cours d'économie familiale totalisait maintenant cinq écoles secondaires polyvalentes en milieu urbain et deux écoles professionnelles.

L'étude de l'économie familiale faisait partie des cours obligatoires pour tous les candidats au brevet d'enseignement lorsque la loi de 1847 est venue réglementer la formation officielle des enseignants et enseignantes du NB. L'année 1904 a vraiment été propice à ce genre de formation grâce à l'ouverture, en janvier, de «Massey-Treble School of Household Science» dans l'établissement connu comme le Ladies' College de Mount Allison. Au printemps de cette année-là, le Conseil de l'éducation de la province acceptait de reconnaître à titre de qualification pour l'enseignement de l'économie familiale dans les écoles publiques le brevet d'enseignement du NB accompagné d'un diplôme ou d'un certificat de l'école de sciences domestiques de Mount Allison. Ce réglement a permis l'établissement des cours réguliers de un et deux ans au collège.

En 1924, l'université Mount Allison devenait la première université de la province à offrir un diplôme en économie domestique. Ce programme universitaire de quatre ans, menant à un baccalauréat en «Household Science», offrait des majeures en nutrition, en gestion des établissements et en confection de vêtements. Jusqu'à ce que le programme soit discontinué en 1970, l'université Mount Allison a joué un rôle clé dans le domaine de l'éducation en tant que seule université anglophone offrant un diplôme en économie domestique.

Malgré la baisse des revenus pendant la grande dépression et l'arrêt de l'aide fédérale en 1931 en vertu de la Loi d'enseignement technique, tous les programmes professionels essentiels ont été maintenus dans les écoles du NB.

LES ANNÉES DE GUERRE : En avril 1941, lorsque l'Association tint un premier congrès après un laps de 17 ans, le Canada et la Grande-Bretagne étaient en guerre depuis près de deux ans avec l'Allemagne, l'attaque des Japonais sur Pearl Harbor venait de se dérouler huit mois plus tôt et l'Association comptait quarante membres. Pour sa part, l'Association canadienne d'économie familiale venait de se former deux ans plus tôt lors d'une conférence canadienne à Winnipeg. Au moins deux Néo-Brunswickoises (Doris Runciman et Betty Gray) participèrent à ce congrès de formation qui réunissait 116 déléguées, notamment des enseignantes, des conférencières du mileu universitaire, des auxiliaires familiales, des diététistes en milieu hospitalier, et des conseillères en économie domestique oeuvrant dans le service de l'activité intérieure, le gouvernement et le journalisme.

Les activités ont retrouvé une certaine vigueur au sein de l'Association du Nouveau-Brunswick pendant les années de guerre. Les économistes avaient un rôle important à jouer. La conférencière invitée au congrès d'avril 1941, Mlle Florence L. Jenkins, surveillante de Home Economics au ministère de l'Education du Maine, a invité fortement le groupe rassemblé à "traduire notre vision de la démocratie dans la vie de tous les jours".

Aux fins de ce congrès de temps de guerre, les membres de l'Association se sont divisés en trois groupes. Les enseignantes ont exploré les thèmes "Comment les femmes peuvent servir l'effort de guerre" et "Livres et périodiques", les diététitiennes se sont intéressées aux "Régimes adéquats en temps de guerre" et à "La hausse des prix" et les conseillères agricoles se sont intéressées à "Comment les personnes en milieu rural peuvent servir" et "Les aliments qui peuvent être mis en conserve au moindre coût".

Un an plus tard, au congrès annuel de Moncton, la présidente de l'Association, Rheta Inch, présentait un exposé sur les "possibilités et responsabilités pendant les années de guerre". Le procès-verbal de cette réunion indique que les membres ont été invités à "apprendre de nouvelles aptitudes, de façon à contribuer à la défense et au bien-être de la population, à appuyer les efforts alimentaires, à étudier les premiers soins et les soins infirmiers à domicile, à étudier le fonctionnement de la véritable démocratie et à prévenir le sentiment de solitude parmi nos troupes."

Le congrès annuel de l'Association à Saint-Jean en 1943 a permis d'accueillir des économistes familiales venant d'Ottawa, de Mount Allison et de la Nouvelle-Écosse. Les cotisations ont été réduites à 50 cents et Mlle Anna Spears, une finissante de l'université du Manitoba, a abordé la question de la "distribution des aliments et des problèmes d'approvisionnement au Canada". Sans doute tout aussi important que son exposé est l'appel qu'elle a lancé à l'Association "d'avoir une fierté totale et absolue à l'égard de notre profession et du rôle qu'elle peut jouer en tant que groupe".

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